jeudi 20 mai 2021

« Prêt » ou « près », « près de » et « prêt à »… Vous êtes prêt ?

Comme c’est le cas pour de nombreux homophones (mots qui se prononcent de façon identique mais ne s’écrivent pas forcément de la même manière), les fautes sont fréquentes lorsqu’il s’agit d’écrire prêt ou près, notamment quand ces deux mots sont suivis des prépositions à et de. Voici donc le moyen de ne plus faire de fautes.

Panneau orange sur lequel il est écrit : Prêt ou près ? « Près de » et « prêt à »

Quand écrire près et prêt ? Et surtout, comment être sûr de bien écrire prêt à et près de. Vous hésitez souvent ! Pire encore, vous ne vous posez peut-être même plus la question ! Et pourtant, il existe un moyen mnémotechnique imparable pour ne plus faire la confusion entre les deux.
Avant de vous donner ce moyen, reprenons juste les définitions. Vous verrez, c’est important. Un, deux, trois… Prêts ? Partez !

Prêt ou près : des définitions plus qu’utiles

Bouquet de fleurs tenu par un futur marié. Texte sur l’image : Cet homme est-il « prêt à » ou « près de » commettre l’irréparable ?
Vous pouvez le constater ici : « près de » et « prêt à » peuvent parfois tous deux être utilisés dans une même phrase. Le sens n’est toutefois pas le même : l’un insiste sur une disposition, l’autre sur la proximité (distance ou temps).



Voici donc des définitions à observer attentivement. Regardez bien les mots soulignés.
  • Prêt = disposé
  • Prêt à = disposé à
  • Près = à côté, sur le point
  • Près de = à côté de, sur le point de.

Vous avez bien regardé ! Parfait ! À présent, ce n’est pas un, mais trois moyens mnémotechniques que nous allons vous donner pour éviter toute erreur.


Près ou prêt en trois astuces

Vous pourrez retenir, selon vos goûts et vos besoins, l’une ou l’autre de ces astuces. Mais peut-être, dans certains cas, serait-il plus prudent pour vous d’en retenir deux plutôt qu’une.

Première astuce. Vous l’avez remarqué en lisant les mots soulignés dans nos définitions :

Prêt à = disposé à ; près de = à côté de, sur le point de.

Les prépositions qui suivent chacun des deux mots sont toujours les mêmes et correspondent à celles que l’on trouve dans leur définition.

Prêt (comme son équivalent disposé) est toujours suivi de à.

Près est toujours suivi de de.

Près à et prêt de n’existent pas.


Panneau orange sur lequel il est écrit : Prêt, prêt à, prêt-à, prêta.
Deuxième astuce. Celle-ci vient compléter la première, au cas où vous vous demanderiez soudain : « Ah, zut ! Lequel des deux est suivi de à ou de de, déjà ? »

Cette astuce consiste à forcer un peu la liaison : « prêt-à » sonne tout de même mieux que « près-à », n
on ? La liaison « prêt-à » nous conduit en plus à un autre mot qui a un sens (il prêta). « Prêta » nous rappelle alors que prêt est suivi automatiquement de à… et donc près, de de.

Troisième astuce. Cette dernière peut être utilisée seule. Elle est très efficace. Il est en effet tout simple de se rappeler que prêt peut être remplacé par son féminin prête.

Si l’on peut donc remplacer par prête, il convient d’écrire prêt : « Elle est prête à partir » « Il est prêt à partir ».

Si cela apparaît impossible, on écrit près : « Elle est prête de revenir » → « Elle est près de revenir ».

C’est fini ! J’espère que tout cela vous sera utile pour ne plus faire la confusion entre prêt et près.


Maintenant, si vous avez aussi des doutes concernant l’accord de vous-même et vous-mêmes, nous-même et nous-mêmes, c’est cet article qu’il vous faut lire : « Nous-mêmes » et « vous-même » Quand même !

lundi 8 février 2021

Personnages célèbres : n’écorchez plus leurs noms !

« Il a vécu rue Châteaubriand, non loin du boulevard Clémenceau et de la cathédrale Saint-Rémi. » Et vous ? Auriez-vous bien écrit ces trois noms ? Et ces trois autres… ?

Portrait de Chateaubriand.
Pas d’accent sur le a de Chateaubriand.

Chateaubriand (1768-1848) : l’écrivain romantique

Non, la réforme voulue par Najat Vallaud-Belkacem n’est pas passée par là ! Si le a de château prend bien un accent circonflexe, le patronyme du célèbre auteur des Mémoires d’Outre-tombe, lui, n’en a pas (et n’en a jamais eu).
Ne confondez pas non plus Chateaubriand, l’écrivain et homme politique du XIXe siècle, avec Chateaubriant – l’un s’écrit avec un d, l’autre avec un t, c’est comme Dupond et Dupont –, prix Goncourt en 1911 avec son Monsieur des Lourdines et directeur d’un journal collaborationniste durant la seconde guerre mondiale.
Mais là non plus, pas d’accent sur le a, contrairement à cette ville de Loire-Atlantique qui s’appelle Châteaubriant.

Saint Remi († v. 530) : celui qui baptisa Clovis

On le prononce, mais il ne s’écrit pas. Le nom de cet évêque de Reims s’orthographie sans accent.
D’autres évêques portèrent ensuite ce prénom (toujours sans accent), notamment Remi d’Auxerre (théologien des IXe et Xe siècles).
On écrit aussi Georges REMI, plus connu sous le nom de Hergé !
Au fil des dernières décennies, la plupart des communes placées sous le patronage de l’évêque de Reims ont fini par ajouter un accent à leur nom : Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône), Saint-Rémy-lès-Chevreuse (Yvelines)…
Notons que les orthographes Rémi, Rémy, Remi ou Remy sont aujourd’hui toutes adoptées.
Mais lorsque l’on évoque le saint de Reims, c’est bien Remi qu’il faut continuer d’écrire.


Photo de Clemenceau.
Clemenceau, sans accent sur le e.

Georges Clemenceau (1841-1929) : le Tigre

Pas plus d’accent sur le e de Clemenceau que de cheveux sur les crânes de Kojak, Yul Brynner et Fabien Barthez réunis !
Bien entendu, le nom des établissements publics, des rues et lycées baptisés ainsi en l’honneur de l’ancien président du Conseil de la IIIe République… n’en ont pas davantage (d’accent).
Il en est de même pour le porte-avions Clemenceau, qui navigua de 1961 à 1997 Et aussi pour le cuirassé Clemenceau, mis sur cale en 1939 et bombardé dans la rade de Brest (en 1944) alors qu’il était encore inachevé.
Pour l’anecdote, on peut lire sur un timbre français de 1939 représentant ce cuirassé : « Clémenceau », avec un accent… et donc avec une faute.



Et ces trois autres noms qui pourraient vous jouer des tours


Vitrail représentant saint Barthélemy.
Ah ! Voilà saint Barthélemy !
Barthélemy. Pas d’accent non plus sur le deuxième e de Barthélemy, alors que cet accent se prononce effectivement. Cette particularité est valable pour le nom de l’apôtre du Christ (l’un des douze) qui, selon la tradition, évangélisa l’Inde et l’Arménie. Elle l’est tout autant pour le massacre de la Saint-Barthélemy (nuit du 23 au 24 août 1572), pour l’île de Saint-Barthélemy, dans les Antilles, ou  pour la ville de Saint-Barthélemy-d’Anjou (Maine-et-Loire).
La plupart des prénoms et patronymes Barthélemy s’écrivent ainsi, mais les exceptions (Barthélémy et Barthelemy) ne sont pourtant pas rares… Bref, conservez toujours un dictionnaire des noms propres à vos côtés !

Breguet (se prononce Bréguet). C’est à bord d’un Breguet-XIX que Costes et Bellonte réalisèrent, en 1930, la première liaison Paris-New York sans escale. Breguet, sans accent, est le nom d’une famille d’inventeurs et d’industriels français qui s’illustra notamment dans l’horlogerie. Louis Breguet (1880-1955) fut l’un des premiers constructeurs d’avions et d’hélicoptères en France.

Grevisse. Le célèbre grammairien belge, Maurice de son prénom (1895-1980), porte un nom auquel on ajouterait volontiers un accent… que l’on prononce généralement mais qui n’existe pas. Alors évitons, tout de même, de faire une faute en écrivant le nom de l’auteur du Bon Usage !



À lire aussi : Nous-mêmes ou nous-même ! Quand même !

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