Défense de la langue française ! Petit inventaire – réel et non exagéré – de toutes les modes,
idéologies et pratiques qui pourraient bien venir à bout de notre langue.
On commence ?
Par pitié, non ! Pas Rimbaud ! |
Que notre langue est belle ! Ne trouvez-vous pas ? Et pourtant…
- Il y a ceux qui tiennent mordicus à supprimer certains accords du participe passé : « La décision qu’elle a pris. » (Bof.)
- Les partisans de la féminisation de certains noms de métier et de fonction : « La substitute rapporteuse aurait préféré être professeure ou sapeuse-pompière. » (Mouais !)
- Les acharnées de la féminisation : « Les substitutes rapporteuses ont rendu femmage à leur [leure ?] cheffe. » (Ouf ! Dans cette nouvelle langue, « rendre femmage » est l’équivalent de « rendre hommage ».)
- Les ardents défenseurs de l’écriture inclusive : « Mais au pays de la Déclaration des droits humains et du·de la citoyen·ne, les Français·e·s sont très divisé·e·s sur la question. » (Heurk !)
Défense de la langue française : les autres démolisseurs
Parmi les fossoyeurs de notre langue, il convient de ne pas oublier :- Les tenants des Rectifications de l’orthographe de 1990 : « Un piquenique dans un fiord entouré d’iglous, c’est mieux qu’un hotdog sans gout pris dans un fastfood au milieu des gratte-ciels… » (Brrrr !)
- Ceux qui, parmi les Français, estiment pouvoir faire ce qu’ils veulent de leur langue (c’est la leur) et se moquent bien de parler ou d’écrire selon les critères de « vieux schnocks habillés tout en vert (des académiciens qui, en-plus-et-tout-le-monde-le-sait, sont d’affreux réactionnaires misogynes) » : « Quoiqu’ t’en dit, je m’en fout. » (Honk !)
- Les adeptes d’un nouveau langage commercial qui s’étend peu à peu à toute la population : « J’te call demain pour le prochain brainstorming avec le CEO. » (Plaît-il ?)
- Quelques fanatiques de l’écriture phonétique : « Q'ē-çe qe vou ne conprené pa? » (Gloups !)
- Les accros de l’écriture SMS : « Bjr sava mdr. » (Ah ben voyons !)
Adieu Rimbaud, Verlaine, Péguy, Prévert…
Reprenons toutes ces revendications, toutes ces pratiques, secouons bien le tout, et voici ce à quoi pourrait ressembler notre langue dans quelque quarante ou cinquante ans :
« To be or not to be French ? »
À moins qu’elle ne ressemble plutôt à :
« Mouais, ouf, heurk, bug, honk, sava… Group-group, lol. »
« C’est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons […] »
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons […] »
Rimbaud, Le Dormeur du val
« Oh
nooon ! J’ai fait cette faute en envoyant
mon CV… » Vous ne voudriez tout de même pas qu’une telle mésaventure vous arrive à vous aussi ? Alors peut-être devriez-vous jeter un œil sur cette règle si particulière : l’accord de ci-joint.