mardi 22 mars 2016

Mes verbes au festival de Fautesville

Au programme de ce jour, deux fautes des plus sournoises. Deux fautes que n’importe qui peut commettre…
Pied qui s’apprête à glisser sur une peau de banane.
Attention ! Terrain glissant. Nul n’est à l'abri de commettre ces deux fautes !




Nous aurions pu vous parler d’une faute de plus en plus fréquente dans les collèges : « J’ai étais », « il a mangeait ».

Deux erreurs moins grossières, mais tout aussi graves, retiendront aujourd’hui notre attention. Très récemment encore, nous avons eu à les corriger dans une thèse de droit et dans un livre écrit par un excellent journaliste.

Le premier prix est décerné à… « toi » et « moi »

Vous êtes prêts ? Vous avez vingt secondes pour corriger les deux fautes présentes dans la phrase ci-dessous :

« À toi qui me relève et me guérit. »

Vous vous dites que c’est facile ? C’est bien ! Mais pris par la fièvre de l’écriture, il est très fréquent d’oublier que « toi » est bien l’équivalent de « tu ». Qui fait l’action du verbe ? Toi, tu.
Il convient donc d’écrire :

« À toi qui me relèves et me guéris. »

Vous avez encore un doute ? Remplacez « toi » par « vous » : « À vous qui me relevez et me guérissez. »

Première leçon à tirer : toujours regarder avec attention qui fait l’action du verbe et ne jamais se laisser séduire par un « qui », ou un pronom personnel, s’intercalant parfois traîtreusement entre le sujet et ledit verbe : « C’est moi qui fais toujours la faute » ; « À toi, mon ami, qui la fais toujours aussi ».

Une deuxième phrase à corriger ? L’intertitre qui suit vous facilitera sûrement la tâche.

Le second prix revient au inversé sujet

Vous disposez de vingt secondes. Top !

« Louis XVI n’était plus un souverain, puisque la nation, de qui émanait tous les pouvoirs, était déclarée seule souveraine. »

Quel est le sujet du verbe émaner ? Ce n’est pas Louis XVI qui émane, ni la nation. Ce sont bien les pouvoirs :

« Louis XVI n’était plus un souverain, puisque la nation, de qui émanaient tous les pouvoirs, était déclarée seule souveraine. »

Autre exemple de ces phrases où le sujet se place après le verbe : « Le piège dans lequel tombaient systématiquement les élèves. »

La conclusion de tout ceci est des plus évidentes : une relecture efficace nécessite de bien identifier le sujet de vos verbes.

Plaît-il ? Oui, cela prend un peu de temps [soupir]… Je le sais.

Vous aimerez aussi : Nous-mêmeS ou nous-mêmE ! Quand même.


Bretagne, formation, orthographe : Un monde sans fautes, bien sûr !

2 commentaires:

  1. bonjour pourquoi avez vous écrit- de qui-au lieu de -laquelle?

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    1. Bonsoir à vous ! Très bonne question. J'ai laissé cette phrase telle que je l'avais trouvée (faute mentionnée comprise). Oui, on devrait normalement avoir « de laquelle » puisque l'antécédent n'est pas une personne (la nation). Néanmoins, l'auteur a, semble-t-il, fait le choix de personnifier cet antécédent. Il en a tout à fait le droit et la langue française le lui permet.
      Thomas, dans son « Dictionnaire des difficultés de la langue française » (Larousse), l'explique très bien : « Qui, précédé d'une préposition, ne peut représenter […] que des personnes ou des choses personnifiées. » Et il cite un peu plus loin cet exemple : « La France, à qui j'ai donné mon enfant. »
      Merci encore de votre question et, je l'espère, à très bientôt.

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